Le Parc d'environnement naturel de Sutton (PENS) a pour mission de protéger la nature de Sutton en y assurant un accès public bien encadré, accompagné d’un programme d’éducation relative à l’environnement favorisant sa compréhension, son respect et sa conservation.
Incorporé au niveau fédéral en 1979, cet organisme à but non lucratif autonome et indépendant des trois paliers de gouvernement jouit en vertu de sa mission d'un statut de bienfaisance facilitant le financement caritatif de ses activités.
Toute une mission
Partager la nature pour mieux la protéger: le caractère paradoxal de la mission du PENS tient en ces quelques mots.
Partager la nature
L’histoire particulière des Cantons-de-l ‘Est fait en sorte que toutes les terres y sont privées (ou presque). Pour se promener dans la nature, il faut donc être propriétaire foncier, avoir des amis dans cette situation avantageuse, se rendre dans un parc de la SEPAQ... ou tirer parti des efforts déployés depuis la fin des années 70 par des organismes à but non lucratif tels que le PENS ou les Sentiers de l'Estrie pour obtenir, gérer et conserver des droits d'accès publics aux milieux naturels privés.
Le réseau de sentiers du PENS accueille aujourd’hui plus de 80 000 randonneurs par année, en plus de bénéficier gratuitement à l’éducation de centaines de jeunes de la région par le biais du programme Jeunes-Nature – ainsi qu’à leur récréation, par le biais de ses camps d’été.
Pour mieux la protéger
Le réseau de sentiers développé et géré par le PENS a été initialement conçu comme le principal outil de sensibilisation et d'éducation à la nature d’un vaste parc naturel. Ce rêve de parc a inspiré la création, quelques trente ans plus tard, de la plus grande réserve naturelle privée à l'est de la Saskatchewan (Réserve naturelle des montagnes vertes). Ce territoire a été acquis à des fins de conservation perpétuelle par Conservation Nature Canada, qui en a délégué la gestion au Corridor Appalachien.
Membre affilié du Corridor Appalachien, le PENS est demeuré gestionnaire des principaux accès publics à la réserve, ainsi que des sentiers périphériques développés au cours des précédentes décennies. Mais si la pérennité de la conservation du cœur du massif des monts Sutton semble bien assurée, celles du réseau communautaire de sentiers pédestres et du programme d’éducation à la nature y donnant accès demeurent problématiques. Le parc reste encore à faire…
Toute une histoire
Qu'un organisme environnemental puisse devenir une locomotive de développement économique sans y perdre son âme est tout, sauf banal.
1978-1982. Une naissance compliquée
Le projet du Parc d'environnement naturel de Sutton prend naissance en 1978, alors que le gouvernement du Québec hésite entre les monts Sutton et le mont Mégantic pour implanter un observatoire astronomique.
Le concept initial comprend un territoire protégé (le parc) doublé d'un centre d'éducation en astronomie et en sciences de la nature, le tout étant géré par une Commission de conservation de la région de Sutton ayant pour mandat la protection de l’ensemble des ressources naturelles du comté de Brome. Québec privilégiant Mégantic pour implanter l’observatoire, le projet avorte dès sa conception, le milieu local considérant ses retombées économiques trop incertaines par rapport à l'effort financier qui lui est demandé.
La Commission de conservation de la région de Sutton disparait du projet et le Parc d’environnement naturel de Sutton est incorporé en août 1979 comme un organisme sans but lucratif indépendant de toute structure gouvernementale. Son énoncé de mission demeure axé sur la création d’un parc naturel dédié à la conservation et à l’éducation environnementale (incluant l’astronomie). Mais en l’absence de possibilités de financement stable, l’organisme naissant se questionne sur son avenir.
1983-1992 : Un grand vent de plein-air
Plusieurs initiatives convergentes voient le jour durant la même période. Les Sentiers de l’Estrie prolongent leur parcours de longue randonnée en ouvrant dès 1979 une section de sentier allant de la vallée Missisquoi au mont Écho. La même année voit naitre le Service plein air frontière, qui se veut un trait d’union entre les divers gestionnaires de sentiers de la région (majoritairement dédiés au ski de fond, et localisés dans la vallée plutôt que dans la montagne).
À partir de 1983, ces mordus de plein air vont imprimer un nouvel élan au PENS. En moins de dix ans, une cinquantaine de kilomètres de sentiers– incluant la majeure partie du Village-Montagne- est implantée à grand renfort de bénévolat, de subventions salariales, de chantiers Katimavik, de cotisations et de commandites locales. Durant les premières années, le projet bénéficie du soutien logistique de Mont Sutton inc. et du support financier du Bureau des congrès et du tourisme de Sutton (BTCS, ancêtre de la CDES). Le Canton et de la Ville de Sutton emboitent le pas à partir de 1986.
Durant la même période, le PENS poursuit ses activités d’animation astronomique et accompagne Mont-Sutton inc. dans le développement du Panoramaduhaut d’la côte (ancêtre du Festival d’automne) dès sa première édition, en 1987. En 1988, des sites de camping rustique sont aménagés aux lacs Spruce et Mohawk. La gestion estivale du chalet du haut des pistes de ski (Alt. 840) en tant que refuge gratuit et ouvert à tous est assumée à partir de 1991.
1985-2000 : Le projet du parc éclaté
Le projet de parc est relancé en 1985, avec la brochure Une région un parc, qui pave la voie au Parc régional éclaté. Le territoire ciblé concerne une nouvelle fois l’ensemble des milieux écosensibles du Piémont des Appalaches, de Frelighsburg à Eastman. Présenté en 1987 lors d’un colloque régional organisé par la MRC Brome-Missisquoi, le projet semble assez porteur pour qu’elle s’y intéresse. Au final, la MRC retient plutôt l’idée d’une zone de conservation ciblant les hauts-versants du massif des monts Sutton, un concept qui sera intégré dans son schéma d’aménagement régional.
À l’initiative du PENS, plusieurs groupes environnementaux de la région poursuivent cependant la promotion du plus ambitieux Parc régional éclaté. Sous la forme d’un projet-pilote de parc régional, le concept est retenu dans la Politique provinciale sur les parcs de 1993- mais sans résultats concrets. Un projet détaillé de plan de conservation, mise en valeur et gestion du Parc régional éclaté est cependant publié en 1995. Il se rend jusqu’à la table des maires de la MRC, ou il est rejeté en 1996. Durant les années suivantes, plusieurs tentatives seront faites pour ramener le projet sur la table, mais en vain. La création de parcs provinciaux, nationaux ou régionaux financés par l’état et gratuitement accessible par tous n’est plus dans l’air du temps.
2001-2011 : Une popularité grandissante.
En raison des fortes pressions exercées auprès du PENS pour qu’il autofinance l’ensemble de ses activités, l’accès au réseau de sentiers est tarifé à partir de 1997 et centralisé à partir du haut du chemin Réal au cours des années suivantes. Les campings des lac Spruce et Mohawk sont fermés, et les activités d’hébergement recentrées autour du chalet Alt.840. Durant une dizaine d’années, l’accent est mis sur une rentabilisation des activités basée sur la croissance des revenus d’accès aux sentiers, une meilleure promotion des activités durant les quatre-saisons, le développement de nouvelles boucles de randonnée et la mise en veilleuse des projets d’éducation et de conservation.
Ce dernier volet est relancé par le Corridor Appalachien, un nouvel organisme misant sur la conservation privée pour mettre en place un corridor protégé transfrontalier de l’envergure d’un parc national. Suite à l’acquisition graduelle par Conservation Nature Canada de plusieurs centaines d’hectares au cœur du massif des monts Sutton, la Réserve naturelle des montagnes vertes (RNMV) voit le jour en 2009. Cette ambitieuse initiative de conservation va stimuler un développement récréotouristique déjà porté par le nouvel engouement pour le plein air, particulièrement dans le secteur du PENS, qui canalise l’essentiel de la fréquentation de la RNMV.
2012-2017 : Remise à niveau
Victime de son succès, le réseau de sentiers fini par être gravement érodé. Un premier diagnostic réalisé en 2000 faisait déjà état de problèmes majeurs, principalement imputables à des tracés trop abrupts pour supporter la fréquentation de dizaines de milliers de randonneurs. Suite au nouveau diagnostic posé en 2012, le PENS entreprend de régler le fond du problème en relocalisant les sections les plus déficientes. Largement financé par deux programmes fédéraux d’infrastructure communautaire, un premier plan quinquennal de remise à niveau est complété en 2017. Il permet aussi de parachever un sentier Village-Montagne en plan depuis plus de 30 ans, suite à la négociation par la Ville de Sutton des ultimes droits de passage permettant de relier la montagne au village.
Dans la foulée, l’organisme relance son volet éducatif en implantant un programme d’éducation à la nature destiné à toutes écoles de la région, et en mettant sur pied un camp nature estival dont le succès immédiat ne se dément pas.
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